Arnaud Vercruysse : «Bien jouer, c'est gagner»

Rugby XV - Amateurs - Nouvel entraîneur du SRA

Arnaud Vercruysse, qui arrive de Romans, est le nouvel entraîneur du SRA. Un entraîneur qui a pour objectif de proposer aux Ruthénois un beau rugby la saison prochaine. Rencontre.

Vous avez adhéré au projet du rugby ruthénois, pourquoi ?

Le discours des dirigeants m'a plu. Il est tourné vers une envie de faire évoluer le club. J'ai aimé cette idée. Ensuite, j'ai un souvenir particulier avec Rodez qui est celui d'avoir vu le Stade Ruthénois venir gagner avec de grosses valeurs sur la pelouse de Chateaurenard en championnat de Fédérale 1, il y a trois ans. J'entraînais cette équipe de Chateaurenard et j'avais été impressionné par la volonté, la force, l'enthousiasme se dégageant du groupe «sang et or». Enfin, à 45 ans, l'idée d'un nouveau challenge personnel en quittant la vallée du Rhône pour venir en Aveyron, une région que j'ai traversée plusieurs fois lorsque j'étais représentant, m'a tenté. Je m'étais dit après avoir quitté Romans il y a quelques mois que je laisserai l'entraînement pour me consacrer à un projet professionnel. Mais, l'adrénaline des matchs, la mise en place d'une équipe, le fait d'avoir un stade comme celui de Paul-Lignon rempli derrière moi, ces éléments m'ont poussé à dire oui au président, Norbert Fabre, et son équipe.

Vous arrivez avec quelle idée sur le rugby ruthénois ?

Je viens pour faire évoluer le club mais pas pour le révolutionner. Je m'inscris dans la suite de l'entraîneur, Patrick Furet, que je connais depuis longtemps et que j'apprécie. C'est un grand professionnel, exigeant, rigoureux avec qui j'ai souvent parlé rugby. On a parfois été en rivalité sur le recrutement de certains joueurs mais cela s'est toujours réglé en gentlemen. Enfin, j'apprécie l'homme. Ce qu'il a fait en maintenant Rodez au cœur d'une crise financière est énorme comme la qualification l'année suivante en bousculant Nevers. Cette année, les résultats ont été moins bons. Il y a parfois de l'irrationnel dans les performances. J'ai pu suivre les derniers matchs du Stade Ruthénois en notant que cette équipe possède des joueurs de valeur. À Angoulême, il y a eu le rapport de force négatif d'une équipe qualifiée et d'une autre sans objectif, cela ne m'a pas empêché de voir qu'il y avait de bonnes choses en place.

Qui allez-vous garder, qui allez-vous conserver ?

Vous vous doutez bien que le groupe va évoluer par le jeu des départs et des arrivées. Permettez-moi néanmoins de faire valoir une règle confidentialité et de ne pas répondre à votre question.

Vous avez une belle carrière de demi de mêlée avec de longues années à Béziers et 9 années de présence à Chateaurenard, vous êtes un homme fidèle ?

Je crois aux valeurs humaines, aux belles rencontres avec les gens et je suis dans l'espérance d'une franchise dans les rapports. Lorsque je rencontre cela, je prends du plaisir à rester et vivre ma passion du rugby. Il m'est souvent arrivé d'avoir beaucoup de joueurs à manger à la maison. J'aime ces instants d'échange ce qui ne nuit pas aux décisions à prendre ensuite sur le terrain. À l'inverse, quand les choses ne collent pas, je pars. Il est inutile de s'accrocher si l'échange ne se fait pas. C'est ce qui s'est passé à Romans où j'ai démissionné de mon poste en ce début d'année.

Quelle est votre définition d'un entraîneur ?

Un entraîneur vit entre deux crises. Celle qui l'installe et celle qui le fait partir. Aussi, l'entraîneur vit l'instant présent fortement. J'ai une haine viscérale de la défaite. Quand on entraîne on ne joue plus, il faut l'accepter. On ne profite que de la jouissance, par procuration, de la victoire des joueurs.

Quelles sont vos ambitions en arrivant à Rodez ?

Donner du plaisir au public en proposant un rugby qui gagne. J'adore le beau jeu, je suis fou du beau jeu mais n'oubliez jamais que bien jouer c'est gagner !

Propos recueillis par Stéphane Hurel

Source : www.ladepeche.fr