Rodez voit la qualification s'en aller

Rugby XV - Amateurs - Rodez (12) - Fédérale 1. Rodez recevait Langon hier au stade Paul-Lignon et s'est incliné en voyant les phases finales s'éloigner.

Beaucoup de tristesse, des yeux rougis par l'effort, quelques pleurs, le Stade Rodez a beaucoup perdu hier en s'inclinant contre Langon. Les Aveyronnais ont tous compris au moment du coup de sifflet final que dans l'air de Paul-Lignon s'échappait la qualification. Trop de défaites à la maison cette année, un échec malvenu à Cognac, les Ruthénois ont fait preuve, cette saison, d'un parcours trop irrégulier pour postuler à plus que cette place dans le ventre mou du championnat. Un fidèle du club aura cette analyse des plus simples, «nous sommes à notre place». Hier, Langon l'a rappelé avec son rugby propre, sa conquête efficace, sa présence en touche, son réalisme. En un mot, l'attitude à faire valoir pour se qualifier en présentant un rugby dense. De plus, Langon a su ajouter du sacrifice défensif quand Rodez a beaucoup poussé en seconde période. Les visiteurs avaient bien préparé leur match avec un schéma tactique capable de contrer Rodez tout en ajoutant le respect de consignes évitant de tomber dans le piège du doute.

En effet, hier, Langon devait, comme Rodez, gagner pour espérer se qualifier dans quelques semaines. Mais là où le Stade ruthénois est tombé dans le piège du doute, de la fébrilité avec quinze premières minutes de match totalement ratées et sanctionnées d'une marque de 0 à 10, Langon a évité cet écueil.

Mais quoi qu'on en dise cette équipe ruthénoise est moins forte que celle de l'an passé dans la tête comme dans les jambes. La saison dernière, le quinze Ruthénois était adroit dans ses relances au pied, dans ses tentatives de pénalité, comme dans la manière de renverser un match. Cette année, le groupe a progressivement perdu ce capital et s'est mis à évoluer de manière alternative. Battre Vannes ou Tyrosse lors de matchs pleins à Paul-Lignon ont entretenu le rêve. Langon l'a brisé proprement par ce rugby lucide, solidaire, compact.

À l'inverse, Rodez a passé son temps à courir après le score en affichant moins de puissance collective.

Il reste deux rencontres à jouer à Castanet et Soyaux-Angoulême pour l'honneur ? On a tendance à le penser car la qualification est un objectif qui dépendrait d'une défaite de Langon chez lui contre Cognac lors du dernier match des Girondins. Dans le même temps, Rodez devra impérativement gagner à Castanet puis à Soyaux-Angoulême.

Hier, peu de membres du Stade ruthénois misaient sur cette éventualité...

Rodez 13 - Langon 20

À Rodez, stade Paul-Lignon (dimanche, à 15 h 30), Langon bat Rodez 20 à 13 (mi-temps : 8-13)

Arbitrage de M. Jaouad (Provence), 3 000 spectateurs

Rodez : 2 E Bajja (14e), De Barros (83e), P Baron (22e),

Langon : 2 E Lacaze (10e, 53e), 2 P Lavie (5e, 40e), 2 T Lavie (10e, 53e)

évolution du score : 0-3, 0-10, 5-10, 8-10, 8-13, 8-20, 13-20

Carton jaune à Rodez : Bajja (44e)

Carton jaune à Langon : Fourton (80e)

Carton blanc à Langon : Audignon (64e)

Rodez : 15. Lamprecht, 14. Favre-Trosson, 13. Paillares, 12. Bertrand (22. Aiuta, 76e), 11. Garcia, 10. Baron (21. Boscus, 68e), 9. Molinié (20. De Barros, 70e), 8. Favre, 7. Roca (19. Pages, 51e), 6. Auréjac, 5. Bajja (18. Mather, 67e), 4. Teriitahoia, 3. Burtila (23. Donadze, 72e), 2. Larrieu (17. Theron, 68e), 1. Cromie

Langon : 15. Pampouille, 14. Blondet, 13. Lacaze, 12. Raillard (21. Serin, 70e), 11. Balangue, 10. Lavie, 9. Inda (20. Dulong, 68e), 8. Dessis, 7. Lauseille (18. Hubert, 55e), 6. Berthelemy (23. Martin, 64e), 5. Andrieux, 4. Malterre (22. Fourton, 55e), 3. Montpouillan (19. Etchegaray, 70e), 2. Cazalot (16.Garcia, 47e), 1. Badel (17. Audignon, 55e)

Équipes réserves : Langon bat Rodez 34 à 10

Les réactions

Rudy Auréjac

(joueur de Rodez)

Je suis terriblement déçu. Je suis triste pour le staff technique, Patrick, Jérôme, Lionel. La qualification s'éloigne loin de nous. Il faudrait aller gagner à Castanet et à Soyaux-Angoulème. On va tenter de le faire...

Sylvain Fabre

(joueur de Rodez)

Je suis déçu. Langon a fait une belle partie en ayant envie de nous battre, de faire du jeu, de mettre du rythme et de nous contrarier. Ils y sont arrivés. Il n'y a pas grand-chose à dire sur le match, les visiteurs étaient plus forts que nous. On a souvent joué à l'envers. Le rugby de Langon a été propre, ce qui leur a donné de la confiance. Nous avons eu des temps forts en cours de seconde période mais on n'arrive pas à marquer. C'est le tournant du match. Je suis très, très déçu de ce résultat qui nous éloigne de la qualification. C'était le but de la saison. Je suis malheureux pour les personnes qui nous soutiennent et que nous recevons. Je suis aussi malheureux pour les gens du club qui s'y cognent pour apporter des ressources et des ambitions à l'équipe. Il reste deux matchs, il faudra les gagner.

Ruan Lamprecht

(joueur de Rodez)

On a eu une mauvaise présence dans le jeu aérien. Langon a fait un match propre.

Norbert Fabre (président)

Votre équipe vient de s'incliner contre Langon et voit la qualification s'éloigner. Comment réagissez-vous alors que débute la réception de fin de match ?

Avec une profonde et intense déception. Je souhaite prendre un peu de temps avant de m'exprimer face à nos amis venus nous soutenir. Il faut que j'encaisse, que je trouve mes mots.

On vous sent profondément touché ?

Oui, pour tous ceux qui ont cru en nous, dans notre projet sportif 2014-2015 où la qualification était notre but. Il va falloir se relever mais pour l'heure, le coup est rude.

Il va impacter la vie du club de manière profonde ?

Oui, on va devoir réduire les ambitions sportives dans le futur, faire avec un moindre coût financier. Vous savez, le budget conditionne une équipe, ses projets, les moyens pour les atteindre. Une page se tourne en n'étant pas qualifié. Il faut en prendre conscience. Quand les résultats sportifs ne suivent pas, l'économie interne d'un club est touchée aussitôt.

Vous allez quitter la présidence ?

Oui, j'avais annoncé en arrivant à la tête du SRA faire un parcours de trois années. Il faut transmettre le relais. Je suis au terme de ces trois ans. Je suis fatigué. Je veux passer à autre chose. J'aiderai les personnes qui prendront ma suite à s'installer. Durant ma première année de présidence il a fallu se battre pour sauver le SRA de la faillite. La deuxième année on a eu la joie de se qualifier pour les phases finales. Cette saison, nous avions logiquement un objectif sportif identique. On a construit une équipe pour cela. Nous ne réussissons pas, je suis déçu pour le club, pour nos partenaires, et à titre personnel je regrette de partir sur cet échec sportif.

Qui vous remplacera ?

C'est l'assemblée générale du club qui en décidera. Je sais que Jean-Paul Barriac pourrait prendre la tête d'une équipe de dirigeants.

Stéphane Hurel