Rodez / Vannes

RODEZ FLAMBOYANT ECRASE LE LEADER !

Rugby XV - Amateurs - Rodez (12) - Fédérale 1. Rodez a remporté hier soir contre le leader Vannes une victoire avec le bonus.

«Nous ne sommes jamais aussi forts que le dos au mur», annonçait dans un heureux présage le préparateur physique du Stade Ruthénois, Lionel Iacono, quelques heures avant la venue du leader Vannes à Rodez. Le match passé, on peut une nouvelle fois vérifier la vérité de cette phrase. En effet, hier dans le froid glacial de Paul-Lignon, les «sang et or» ont fait briller leurs couleurs de la plus belle des manières. Le public conquis est sorti ravi.

Il y avait de quoi !

De l'engagement, des gestes justes, du courage, de la solidarité, du bon sens tactique, de la lucidité, tout un ensemble de choses qui ont généré une victoire bonifiée accouchant d'un match référence. Le leader, Vannes, n'a pas touché terre bousculé, anesthésié par l'envie des Aveyronnais, la fraîcheur d'une soirée d'hiver à Paul-Lignon. Ce Rodez-là était, hier soir, indomptable, bien trop fort pour des Bretons qui finalement sont apparus à beaucoup bien moins entreprenants que le récent dernier, Saint-Sulpice venu bousculer les Aveyronnais il y a peu.

À cette réflexion, l'entraîneur rouergat, Patrick Furet apporte une précision.

«On a enfin mis tous les ingrédients pour bien jouer, développer un rugby qui avance».

On a envie de dire pourquoi ?

Revient alors en écho la phrase de Lionel Iacono. «Il faut être le dos au mur pour bien jouer». Effectivement, Rodez devait gagner, hier soir, pour croire encore à la qualification. «On ne s'est pas posé de question», ajoute le capitaine, Ralph Teriitahoia. Aussi, dès l'entame du match, poussé par ses partenaires, Ralph ira à l'essai. Puis, perforant la ligne visiteuse, Bertrand apportera un deuxième essai plongeant le leader dans les doutes qui étreignaient le Stade Ruthénois depuis si longtemps. Puisant dans la révolte les ressources pour tuer leurs démons, les Aveyronnais ajoutaient par le pilier Cromie un dernier essai en cours de seconde période apportant le point de bonus. Un rêve que personne n'était en mesure d'imaginer lors de l'entame de la partie. Mais, hier, les Ruthénois avaient décidé d'être enfin eux-mêmes avec le retour de Romain Boscus à la baguette. L'ouvreur a pesé sur le jeu tout comme Benoît Molinié à la mêlée. L'association des deux hommes mise en place par Patrick Furet a bien fonctionné. Ils ne sont pas les seuls à citer dans ce bilan mais tous les joueurs déterminés, flamboyants, évoluant enfin à leur niveau. Il faudra confirmer lors des matchs à venir en souhaitant que le Stade ait définitivement tué ses démons contre Vannes hier soir.

Fiche

A Rodez, (samedi 19h) au stade Paul-Lignon, Rodez bat Vannes 30 à 9

(mi-temps : 20-6)

Arbitrage de M Carbonnel (Lyonnais), 2500 spectateurs

Rodez : 3 E Teriitahoia (19e), Bertrand (38e), Cromie (50e), 1 D Boscus (4e), 3 T Boscus (19e, 38e, 50e), 2 P Boscus (29e, 79e)

Vannes : P Olivier (2e, 36e, 44e)

Rodez : 15. Lamprecht, 14. Aiuta, 13. Pallares, 12. Bertrand (22. Pisano 71e), 11. Favre-Trosson (21. Baron 77e), 10. Boscus, 9. Molinié (20. De Barros 56e), 8. Fabre, 7. Jean-Etienne (19. Martin 67e), 6. Roca, 5. Teriitohia, 4. Mather, 3. Faamausili (23. Burtila 64e), 2. Larrieu (17. Theron 64e), 1. Cromie (16. Piorkowska 73e)

Carton blanc : Fabre (66e)

Vannes : 15. Bouthier, 14. Pic, 13. Malzieu, 12. Burgaud, 11. Duplenne (22. Omondi 58e), 10. Olivier, 9. Payen (21. Pistura 73e), 8. Cochereau, 7. Bralier, 6. Come, 5. Parker (18. Lagioiosa 41e), 4. Delangle, 3. Sy (23. Pacheco 41e), 2. Grobler (16. Loubery 58e), 1. Le Jalle (17. Phelipponneau 52e)

Carton blanc : Parker (18e), carton jaune : Bralier (48e)

Evolution du score : 0 -3, 3-3, 10-3, 13-3, 13-6, 20-6, 20-9, 27-9, 30-9

Equipes réserves : Vannes bat Rodez 24-18

Les réactions

Patrick Furet

(entraîneur ruthénois)

La victoire me satisfait pour sa manière, pour la détermination affichée, pour le score et le bonus qui va avec, pour le fait que nous avons présenté à notre public notre vrai visage. Les joueurs ont été à la hauteur de l'évènement proposé en s'opposant au leader. C'est une profonde satisfaction. On a enfin montré ce dont nous sommes capables. Je ne suis pas chargé de regrets en pensant au passé. Nous avons pour philosophie de vivre le moment présent. On a retrouvé nos fondamentaux. Il y a de bonnes choses à retenir sur ce match. Permettez-moi de le savourer. Le calendrier propose un week-end sans match la semaine prochaine, je ne me pose pas la question de savoir si c'est bien ou pas. On vient de battre Vannes avec la manière, je veux que l'on profite dans les heures qui viennent de cette joie.

Ralph Teriitahoia (capitaine du Stade Ruthénois)

Je suis crevé, j'avais prévu de faire la fête après le match mais je vais aller me coucher, je n'en peux plus. On a tout donné. On a mis du combat défensif, offensif, on avait en tête de ne rien lâcher et surtout de nous libérer. Pour une fois, on ne s'est pas posé de question, nous avons joué libérés. C'est finalement l'unique formule à adopter. Quel match ! Quel bonheur !

Les moments forts

- Vannes a marqué rapidement sur pénalité mais un drop de Boscus est venu tout de suite rétablir l'équilibre. Ce fait est important car il a empêché le Stade Ruthénois de douter et mis Vannes devant le fait que Rodez ne développait aucun complexe face au leader.

- Le Stade Ruthénois a marqué trois essais dont deux sur la base de la puissance de ses avants. Ce point est à retenir pour démontrer que les Aveyronnais ont remporté hier soir le combat de la puissance. Vannes n'a eu qu'un ballon porté à présenter en début de seconde mi-temps pour afficher le potentiel de ses avants.

- Vannes a démontré ne pas savoir comment contrer les Ruthénois en ayant effectué plus des trois-quarts de ses changements de joueurs avant l'heure de jeu. Rodez a beaucoup usé physiquement les Bretons. À la décharge de ces derniers un long voyage en minibus depuis le Morbihan et une difficulté à s'adapter aux conditions météorologiques rudes de Rodez.

- Le retour en jambes de l'ouvreur Romain Boscus a été le gros plus de l'équipe aveyronnaise hier contre Vannes. Le joueur par la qualité de son jeu au pied a beaucoup fait reculer les Bretons tout en permettant à ses partenaires de souffler.

- La poule de Fédérale 1 des Ruthénois est des plus homogènes et finalement bien plus complexe à jouer que celle de la saison dernière. Ainsi, le leader Vannes a démontré hier que son rugby pouvait poser moins de problèmes à Rodez que celui du dernier Saint-Sulpice venu en Rouergue la semaine passée. D'où cette certitude que Rodez a eu tort de s'égarer en route par des résultats négatifs au cœur de l'automne. En résumé, il y a une place de qualification à prendre pour Rodez.

- L'avenir sera fait de quoi ? Un Stade Ruthénois développant le rugby vu hier soir ou celui d'un jeu amorphe ? «Notre principal ennemi est nous-mêmes», analyse Ralph Teriitahoia le capitaine «sang et or».