Faute des bons ingrédients, Rodez se fait piéger par Castanet

Il est des vérités intangibles au rugby comme ailleurs. Toute construction commence par des fondations, et les fondations dans le rugby, c’est prendre l’ascendant dans le combat, l’agressivité, la conquête, pour ensuite installer et imposer son jeu. Pour avoir oublié cela, Rodez s’est fait prendre à son jeu, face à une équipe tout aussi joueuse, mais plus pragmatique, opportuniste, qui a su se nourrir des fautes ou erreurs ruthénoises. Grosse déception.

On a senti dès le coup d’envoi cette volonté de bien faire, de mettre du volume, de faire circuler le ballon, mais 10mn de domination seront totalement improductives, et c’est au contraire Castanet qui va ouvrir le score par un essai en contre à une passe parti de leurs 22m. Symptomatique. Une avance qui sera confortée par le pied de Folliot qui ne faisait que commencer son festival de l’après-midi. Et toute la première mi-temps va se résumer à une course poursuite pour Rodez, sans arriver à prendre l’avantage, une faute venant systématiquement gâcher les points marqués : Essai collectif, pénalité Folliot 3 min après, essai opportuniste de Quiniou, re pénalité de Folliot derrière. Il faudra un éclair d’Alonso transperçant la défense castanéenne pour donner 3 points d’avance à la pause aux ruthénois. Dans ce jeu totalement débridé, on sentait Rodez sur le fil du rasoir face à une équipe de Castanet bien en place, maitrisant bien son jeu, et avec un arbitrage tatillon envers les ruthénois.

Et le chassé-croisé va reprendre pour le second acte dans un match qui donnait le tournis. Un essai pour Castanet, puis un essai pour Rodez, qui repasse devant encore par Quiniou particulièrement opportuniste, mais n’arrive pas à se détacher. Le coaching n’y changera rien, avec au contraire un avantage pour Castanet en la matière. La victoire, Rodez l’a crue sienne pourtant, quand Bézert, le nouvel arrivant inscrit sur la feuille de match à la dernière minute pour pallier la blessure de Swanson à l’échauffement, est allé pointer derrière la ligne à la 78ème minute. Mais une fois encore, Rodez va bien vite se remettre à la faute, dès la remise en jeu, une maladresse entraînant une pénalité qui va permettre à Castanet de revenir à hauteur sur la fin du temps règlementaire. Et le coup de grâce va être porté à la 85ème minute, avec Rodez mis à la faute sur une mêlée au 50 m près de la ligne de touche, une occasion saisie par Folliot pour boucler un 100 % au pied et donner la victoire, méritée, aux siens.

Faute d’avoir commencé les choses par le commencement, se faire respecter dans la conquête, dans le combat, Rodez s’est fait punir. Rodez aura eu plus d’envie que de lucidité dans ce match. Il faut les deux pour la victoire.

Rodez – Castanet : 33/36 (mi-temps : 19-16)

Rodez : 5 essais collectif (22ème), Quiniou (27ème et 52ème), Alonso (39ème), Bézert (78ème), 3 transf. de Baldy (27ème, 39ème et 78ème)

Carton : jaune – Saïd 59ème

Castanet : 3 essais de Quarendon (10ème et 60ème), Bonnot (48ème) ; 3 Transf. de Folliot (11ème, 48ème et 61ème), 5 pén. de Folliot (14ème, 25ème, 30ème, 80ème et 85ème)

Carton : jaune - Gagnidze (59e) et Dubresson (68ème)

Rodez : 15. Boscus (Pisano 35ème, puis Chiffre 66ème), 14. Delouis, 13. Mazet, 12. Hyardet (Carrère 63ème), 11. Alonso, 10. Baldy, 9. Quiniou, 8. Kotze, 7. Roca, 6. Auréjac (Lallour 54ème), 5. Gaune (Bézert 69ème), 4. Tiatia, 3. Okriashvili (Saïd 49ème), 2. Theron (Aboitiz 63ème), 1. Marmoiton (Rezkallah. 49ème)

Castanet : 15. Gogoladze, 14. Verlet, 13. Ghirardo, 12. Folliot, 11. Martin (Guérin 72ème), 10. Quarendon, 9. Verdier, 8. Vergé (Caillau 54ème), 7. Brody (Dubresson 54ème), 6. D'Aram de Valada, 5. Allard (Azema 74ème), 4. Mbodji, 3. Perles (Gagnidze 47ème), 2. Fontbostier (Bonnot 40ème), 1. Cazes (Tarroque 54ème)

Espoirs – de 23 ans : Rodez – Céret : 26/15

Belle entame de saison pour cette nouvelle formation, issue de l’équipe B de la saison passée, de juniors et de nouvelles recrues. Après une entame délicate, les jeunes de Proietti et Viarouge ont trouvé la bonne carburation pour s’imposer face à de rugueux catalans. Prometteur pour la suite.

Ph. Bertolotti

Photo: D. Cristol