Blagnac met fin aux espoirs de Rodez après un match cauchemar

Les joueurs de Rodez étaient venus chercher l’exploit à Blagnac, l’exploit d’une qualification malgré ces fameux 8 points de pénalités initiaux au classement. C’était LE défi de la saison pour ce groupe qui nous a bluffé et enchanté la saison passée… Mais cette saison, la fin sera moins belle.

Dans cette poule des plus homogènes, la barrière était peut-être trop haute, pour un groupe qui n’a sans doute pas fini de se construire, qui a payé cher, à coup de points laissés en route, ce manque d’expérience, de maturité dans l’approche et la gestion des matchs.

Le scénario du match d’hier est un peu à l’image de cette saison. Pour ce match capital, Blagnac avait tout fait pour mobiliser ses forces vives, avait tout fait pour que la pression soit sur les épaules de Rodez, un peu sur l’arbitre aussi sans doute… Dans ce contexte, Rodez aura entretenu l’espoir une mi-temps. Mais 30mn en infériorité numérique, ajoutés à la pression continue mise par Blagnac dans le jeu et au zèle de l’arbitrage, feront tomber le XV ruthénois dans ses travers déjà vus à l’extérieur. Baisse de l’agressivité, de l’engagement, de la discipline… Et Blagnac va faire gonfler le score inexorablement, si ce n’est le sursaut passager de Rodez qui réduira le score.

Le reste ne sera que tristesse et déception au coup de sifflet final, pour ce groupe qui a su nous faire vibrer, pour le staff tellement investi dans le projet, pour les dirigeants et bénévoles, pour les supporters, pour tous ceux qui ont cru l’exploit possible.

Même s’il n'est pas facile d’y trouver une consolation, il ne faut pas que la déception de rester aux portes de la qualification fasse oublier certaines vérités sportives. En valeur intrinsèque, la place de Rodez est sur le podium de cette poule 3, en haut de cette Fédérale 1, avec ses 10 victoires, une des meilleures attaques, comme une des toutes meilleures défenses. Des statistiques qui reflètent la mise en place d’un fond de jeu, d’un style, la patte posée par le trio Vercruysse/Viars/Proietti, la qualité d’un travail accompli, mais pas encore abouti.

Ne pas oublier aussi que grâce à un travail remarquable côté sportif, grâce à une mobilisation et un investissement rarement vu dans le monde du rugby Rodez en a fini de solder ses comptes financiers, sportifs, avec ce passé qui a failli lui coûter la vie la saison passée. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvrira la saison prochaine dans un contexte apaisé, avec ses inconnues, mais aussi avec l’acquis de 2 ans de travail, un socle qui doit permettre de beaux espoirs.

Blagnac bat Rodez 37 / 13 - (mi-temps : 10 / 6)

Blagnac : 5 essais de Mignonat (21e), Tolofua (52e), Piferro (57e, 60e), Brun (77e) ; 1 pen.(45e), 1 drop et 1 transf. de Ducousso (21e), 2 trasnf. de Brun (60e, 77e)

Rodez : 1 essai Auréjac (62e), 2 pénal. (25e, 40e),1 transf. de Boscus (62e)

Blagnac : 15. Vernetti, 14. Villemur, 13. Laguerre, 12. Tolofua (22. Giovannoni 77e), 11. Daurau-Bedin, 10. Ducousso, 9. Brun, 8. De Freitas, 7. Vachon, 6. Jouve (19. Cazabat 74e), 5. Mignonat (18. Baniere 61e), 4. Van Blerk, 3. Lebrequier, 2. Piffero (17. Otal 74e), 1.Martin (23. Salhi 32e)

Rodez : 15. Boscus, 14. Favre-Trosson, 13. Carrère, 12. Pisano (22. Hyardet 34e), 11. Delouis, 10. Quiniou, 9. De Barros, 8. Fabre (18. Pllotschi 66e), 7. Roca, 6. Kotze, 5. Alarcon (19. Auréjac 61e), 4. Tiatia, 3. Rezkallah (17. Gomiashvili 41e), 2. Theron (25. Martin 61e), 1. Martinet (23. Okriashvili 41e)

Cartons blanc : Tiatia (17e), Roca (30e), Gomiashvili (49e)

Equipe B : Blagnac bat Rodez 17 / 12

Face à une équipe qui lui avait déjà causé bien des soucis lors du match aller, le 15 ruthénois a concédé hier sa première défaite après une série de 6 matchs victorieux. Blagnac, qui cherchait à valider sa qualification, se sera montré plus entreprenant, plus régulier sur toute la rencontre, pour inscrire 3 essais face aux 4 pénalités ruthénoises. Pas de quoi remettre en cause quoi que ce soit, après le parcours exemplaire réussi dans cette phase de poule. Plus qu’un match à St Jean d’Angely, avant d’enchaîner avec le rendez-vous si particulier des phases finales.

Ph. Bertolotti