Rodez sort le favori Limoges, et se donne le droit de rêver encore
- sra-rodez
- 9 mai 2016
- 3 min de lecture
La belle aventure continue pour des ruthénois toujours aussi étonnants. Un groupe étonnant ?... Peut-être pour les autres, car pour ceux qui suivent de près ce groupe, on sait ce dont il est capable. Et plus l’enjeu est fort, plus la pression est là, plus ce groupe semble être galvanisé. La vie d’un groupe porte en elle une part d’alchimie inexplicable, le cas de Rodez pourrait faire l’objet d’une étude approfondie en la matière !
La preuve en a été apportée encore samedi à Limoges, grand favori de la compétition. Ebranlés, vexés, d’avoir été « mangés tous crus » dans le combat, l’engagement, les limougeauds avaient préparé une réception musclée. Mais il est des vertus qui ne s’acquièrent pas en une semaine.
Rodez montrera dès le coup d’envoi donné par Boscus qu’il n’était pas venu pour subir. Le ballon récupéré donnera lieu à un enchaînement qui portera le ballon tout près de la ligne limougeaude, pour une longue séquence qui fera frémir les tribunes. Rodez venait de donner le tempo, et il sera tenu pendant 80 mn. Ce sont même les ruthénois qui tireront les premiers, avec Boscus comme artificier, et un drop magistral « venu d’ailleurs », en l’occurrence des 55 m !... Certes, l’opposition fût toute autre, avec des limougeauds en quête de rachat dans le combat, plus agressifs ; mais Rodez restera maître en la matière. Et le combat sera rude, de tous les instants, avec des nerfs à fleur de peau, surtout chez l’adversaire, dominé dans l’exercice de la mêlée fermée. Tout sera affaire d’affrontement, de coups de boutoir… et de coups de pieds, avec un duel de buteurs jusqu’à la fin de la mi-temps, ou presque. Un côté fermé rapidement joué permettait en effet à Limoges d’aller en terre ruthénoise, et le score passait à 16/6 juste avant les citrons. Limoges à cet instant avait refait son retard, et pensait peut-être avoir fait le plus dur. Mais on ne sentait pas pour autant les ruthénois abattus ou inquiets, mais plutôt habités d’une certaine confiance. Le scénario de la seconde mi-temps le confirmera.
Rodez poursuivra son épreuve de force, toujours avec les mêmes ingrédients : mêlée dominatrice, des ballons grappillés en touche, des groupés qui font reculer l’adversaire, quelques charges au cœur de la défense limougeaude, et une défense omniprésente, agressive… Il y aura bien quelques étincelles des arrières de Limoges, mais sans jamais vraiment porter le danger près de la ligne ruthénoise. Et au-delà du combat, le face à face au pied tournera lui aussi à l’avantage de Rodez. Avec 2 pénalités, et surtout un nouveau drop de Boscus de près de 50 m, qui venait se planter comme une banderille dans le dos des limougeauds qui montraient des signes de fatigue et d’énervement. Rodez revenait à 7 points et était qualifié. Restait à tenir, et Rodez le fera magistralement, malgré une infériorité numérique pendant les 10 dernières minutes. Rien ne passera, les barbelés étaient mis, infranchissables !... Limoges aura pourtant la balle de match avec une pénalité de la dernière seconde, mais le buteur local ratera cette dernière occasion des 45m. Limoges était effondré… Rodez exultait !... nos « minots » venaient de renverser les pronostics, surtout de gagner le droit de rêver encore, de prolonger cette belle aventure humaine un peu plus longtemps. Voilà Rodez en ¼ de finale, et la tête est maintenant au match face à Lavaur, une « vieille connaissance », auteur de l’autre exploit de ces 1/8 de finale en sortant Aubenas en Ardèche
Feuille de match :
Limoges bat Rodez : 22-15 (mi-temps 16-6)
Limoges : 1 essai de Leite (38ème ) ; 1 transf. et 5 pén. de Veyssière (12ème, 15ème, 34ème, 52ème, 68ème)
Rodez : 3 Pén. de Vaffier (31ème), Boscus (46ème et 62ème) ; 2 drops de Boscus (7ème et 66ème).
Limoges : Atayi; Veyssière, Gervais (cap.), Meneghini, Vakaloa (o) Durcan (Vletter, 65) (m) Leite; Fierro (Guniava, 65e-73e), Samisoni, Gomez (Reguieg, 24e-30e, 30e-37e, Cerclaeys, 63); Gujaraïdze, Cros (Lyons, 41), Guniava (Acosta, 45), Viozelange (Reguieg, 68), Pétin (Kazalikashvili, 57).
Cartons: Viozelange (20ème jaune), Guniava (26ème jaune), Acosta (62ème jaune)
Rodez : Boscus; Favre-Trosson, Pardakhty, Hyardet, Alonso (o) Vaffier (Lamprecht, 78) (m) Molinié (Marty, 72e); Roca (cap.), Fabre (Martin, 63), Kotze; Tsukishvili, Alarcon (Auréjac, 50); Saïd (Rezkallah, 41), Théron, Martinet (Ulumbelashvili, 53).
Cartons : Molinié (26ème jaune), Kotze (73ème jaune)

Photo : Daniel Cristol
Texte : Philippe Bertolotti
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