Rodez fait tomber Limoges de son piédestal
- sra-rodez
- 2 mai 2016
- 3 min de lecture

Les absents ont toujours tort !... et le public (trop peu) présent hier à Paul Lignon a assisté au match de la saison de la part de "guerriers" ruthénois, qui n’ont laissé aucune chance à Limoges pour s’imposer sans discussion aucune. Les coaches avaient annoncés la couleur en lançant sur le pré une en plaçant le match sous le signe du combat, pour tenter de faire déjouer Limoges, et le scénario du match sera conforme aux plans établis et travaillés toute la semaine.
Bousculés comme ils n’avaient pas l’habitude de l’être pendant le premier acte, les limougeauds n’auront jamais su véritablement réagir et s’adapter. Bien au contraire, ce sentiment d’impuissance face à l’engagement ruthénois, conjugué avec la domination de la mêlée ruthénoise, leur fera commettre de nombreuses fautes. De quoi gonfler le score en faveur des ruthénois, avec un 100% de Vaffier. Comme la défense ruthénoise était au diapason, plaquait et faisait reculer tout ce qui passait en rouge et bleu, l’arbitre sifflait la mi-temps sur un score de 12/0 on ne peut plus mérité. Le scénario de ce premier acte avait été en tout point conforme aux prévisions. Le seul élément contrariant aura été le vent, mais là aussi Rodez s’adaptera parfaitement avec les longs déplacements de Boscus ou Vaffier, refoulant régulièrement les limougeauds dans leur camp.
On attendait une réaction des limougeauds, vent dans le dos, en seconde mi-temps. Effectivement, les lignes arrières de Limoges auront montré leur vélocité et leur adresse sur quelques (rares) séquences. Mais les ruthénois, toujours aussi agressifs, sauront garder la main sur le match, bien conserver le ballon pour ne pas subir le jeu au pied de l’adversaire. Il y aura certes un petit flottement au moment du coaching, et ce contre sur un jeu au pied ruthénois qui ira derrière la ligne, ramenant le score à 12/8. Mais ce ne sera qu’un feu de paille, car jamais les ruthénois ne lâcheront "leur proie". Au point que l’on verra des limougeauds commettre des fautes idiotes, des gestes d’énervement, qui rendront chaque fois le ballon à Rodez. Et c’est précisément sur une de ses fautes que Rodez placera la dernière banderille dans les arrêts de jeu. Une faute limougeaude à 10m de leur ligne que le ruthénois vont choisir de jouer à la main, une série de pilonnages, et c’est Pardakhty, poussé par ses coéquipiers, qui ira aplatir en force. Un coup de massue pour les limougeauds, l’essai de tous les espoirs pour Rodez.
Sur le papier, on était pourtant dans la configuration de l’ogre et du petit poucet, entre Limoges sorti premier des poules pour le Trophée Jean Prat, et Rodez, dernier à ce même classement. Mais le groupe ruthénois a montré hier toutes ses capacités et un état d’esprit exemplaire, de quoi bousculer les pronostics, et se donner le droit d’espérer poursuivre sa route un peu plus loin. Il a aussi montré qu’il valait mieux que son classement, dont on sait qu’il est surtout dû au début de saison chaotique d’un groupe construit dans l’urgence.
Promis au pire en début de saison, ce groupe a su rester mobilisé, se souder dans l’adversité, ne rien lâcher. Chacun sait l’incertitude qui pèse sur l’avenir du club, mais ce que l’on peut déjà dire, c’est que ce groupe aura fait honneur au maillot ruthénois, et que le vœu de chacun est de voir l’aventure se poursuivre avec les mêmes acteurs.
Feuille de match :
Score : 17 – 8 (mi-temps : 12 – 0)
Rodez : 1 Essai de Pardakhty (84ème) – 4 Pen. Vaffier (20ème, 24ème, 31èmeet 38ème)
Limoges : 1 Essai Vakaola (63ème) ; 1Pen. Vletter (59ème)
Rodez : Boscus (Lamprech, 82) ; Favre-Trosson (Pisano, 80+2), Pardakhty, Hyardet, Alonso (o) Vaffier, (m) De Barros (Molinié, 58) ; Fabre (Auréjac, 66), Roca, Kotze (Martin, 50) ; Alarcon, Tsukishvili ; Saïd (Rezkallah, 50), Theron, Martinet (Ulumbelashvili, 50)
Cartons : jaune -Theron (48ème)
Limoges : Atayi ; Veyssière (Puechoultres, 65), Gervais, Meneghini (Bifleu, 75), Vakaola (o) Vletter, (m) Leite ; Lyons (Gomez, 41), Samba, Fierro (Gujaraidze, 40) ; Berrino, Samisoni ; Acosta (Guniava, 41), Viozelange (Petin, 58), Kazalikasviki (Regvieg, 58)
Cartons : jaune - Berrino (44ème), Samba (47ème) - Blanc Puechoultres (74ème)

Photo : Daniel Cristol
Texte : Philippe Bertolotti
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