Condamné à payer 375 000 € à l'Urssaf, le SRA prend un gros coup de massue

Le scénario catastrophe a bien eu lieu, hier en fin de journée. Après de longs mois d'attente, le club ruthénois de rugby est fixé sur son sort dans le cadre de ses relations avec l'Urssaf. Un conflit qui date de bien longtemps puisque le redressement du SRA porte sur les années 2008 à 2010. Après une première décision du tribunal ruthénois des affaires sociales déboutant l'Urssaf de son rappel de 375 000 € pour des faits de procédure, la cour d'appel de Montpellier a donné raison à l'Urssaf validant son rappel ainsi que son montant. «Un coup de massue» pour le club ruthénois bien «incapable de payer cette somme» comme le reconnaît son président Jean-Paul Barriac. Ce matin, le SRA est comme un oiseau en équilibre sur la plus haute branche d'un arbre un jour de tempête majeure.

Et, le dernier coup de massue peut être donné par la commission financière de la fédération française de rugby (DNACG). En effet, cette dernière a récemment relégué le club ruthénois en Fédérale 2 pour des problèmes de trésorerie. Une récente campagne de dons a permis d'entrevoir un redressement des comptes ; réalité notée avec plaisir par la DNACG lors d'une récente rencontre dans le cadre de l'appel interjeté par le club ruthénois. Néanmoins, la dite DNACG a conditionné son jugement d'appel au contenu à venir de la décision de la cour d'appel de Montpellier sur le litige opposant le club ruthénois à l'Urssaf.

Maintenant que la cour d'appel a rendu son arrêt, les 375 000 € à devoir à l'Urssaf risquent d'influencer de manière négative les responsables de la commission financière de la Fédération française de rugby. Une réalité que Jean-Paul Barriac n'ignore pas malgré le fait que ce litige ne date pas de son mandat. «Je vais défendre cette thèse». Mais à l'inverse on va lui demander comment il peut payer les 375 000 € de l'Urssaf ? Ce n'est un secret pour personne, le club ne les a pas. Une somme monstrueuse pour une association sportive qui porte ce poids depuis des années comme une épée de Damoclès. La disproportion est telle que l'éventualité de la disparition du SRA devient un fait malgré le combat méritoire de ses dirigeants. Jean-Paul Barriac ne l'ignore pas loin s'en faut. «Si, la DNACG nous rétrograde en Fédérale 2, il faudra se résoudre à mettre la clé sous la porte». Pourquoi ? Car le club n'aura pas en Fédérale 2 la même capacité à réunir des fonds du fait d'une division sportive moindre tout en devant assumer des dettes insurmontables.

Si, ce cas de figure devait advenir, l'information ne devrait pas tarder à tomber car la décision de la DNACG est imminente tout comme l'Urssaf qui va se présenter pour réclamer le règlement de sa dette. Une situation d'étranglement que craignent Jean-Paul Barriac et ses amis. «Hier, le téléphone n'a pas arrêté de sonner. Nous étions tous dans l'angoisse». L'angoisse a maintenant laissé place à la peur de voir le rugby mourir à Rodez. Au cas où cela devrait advenir le nouveau club à construire pourrait espérer reprendre en honneur régional en ayant du fait de la liquidation du SRA plus rien à devoir à quiconque Urssaf y compris. Une histoire que résumait récemment un supporter ruthénois, par «un immense gâchis».

Stéphane Hurel

En savoir plus sur http://www.ladepeche.fr/article/2016/04/07/2319828-le-sra-prend-un-gros-coup-de-massue.html#0lywYRZAODspiftV.99