Rodez balayé par Auch lancé vers les phases finales

Dans ce match à l’issue prévisible vu le rang de l’adversaire, les ruthénois libérés de tous enjeux espéraient tout au moins pouvoir produire une bonne copie rugbystique, offrir une résistance de qualité. Mais on savait aussi que ce déplacement, comme celui de Nevers, pourrait être compliqué, face à une équipe qui n’a pas l’intention de rester une année de plus en Fédérale, et très concentrée sur l’objectif montée.

Et l’on n’aura pas mis longtemps à constater que les auscitains étaient bel et bien passés en mode « phase finale », en imprimant d’entrée une grosse épreuve physique et un rythme impressionnant à la rencontre. Les vagues noires ont déferlé dès le coup d’envoi sur les ruthénois très vite pris à la gorge par cette entame. Dès la 10ème minute, il y avait déjà 2 essais transformés au compteur pour les gersois. Les ruthénois privés de ballons, subissant vitesse et puissance auront beaucoup de mal à sortir de leur camp. Une incursion rondement menée chez les auscitains leur permettra quand même d’aller pointer un essai sous les poteaux. Mais le score ne restera pas longtemps dans ces proportions avantageuses pour les ruthénois. La machine auscitaine repartira comme si de rien n’était, et les vagues s’enchaîneront, trop fortes, trop rapides pour que les ruthénois se replacent et puissent faire face. Les essais vont ainsi s’enchainer pour un score déjà très lourd de 43/7 à la pause. Il y avait côté ruthénois un profond sentiment d’impuissance dans ce qui était devenu très vite une lutte trop inégale où s’étaient vite diluées les bonnes intentions de nos joueurs.

En début de seconde période, avec le coaching et un certain relâchement, il y aura un court répit. Rodez en profitera pour rajouter 2 essais à son compteur et ramenera le score dans des proportions plus acceptables. Mais ce ne sera qu’un feu de paille, car, comme vexés par ces velléités de rébellion et ces points concédés, Auch repartira de plus belle. Les gersois rajouteront 4 essais et finiront quasiment en roue libre ce match, face à des ruthénois débordés et qui auront subi tout le match, si ce n’est quelques étincelles qui leur auront permis de passer 3 essais à Auch sur sa pelouse, ce que personne n’avait réussi à faire. Même pas une consolation, tant la punition fût sévère.

L’entraîneur auscitain avait dit qu’il attendait de ses joueurs un investissement total sur ce match, en préparation des phases finales, il aura été écouté. Les 23 professionnels, aguerris, préparés, surmotivés pour la remontée ont fait tomber la foudre sur Rodez.

Mais il va falloir se ressaisir. Dimanche, Rodez revient dans son championnat, avec la réception d’Oloron. Et les choses ne vont pas être simples, avec un groupe qui revient avec des joueurs blessés, mais aussi touché psychologiquement et dans son âme. Autant de blessures à panser au mieux dans la semaine, car dimanche, c’est le match qui peut ouvrir les portes des phases finales. Mais en face il y aura Oloron, une équipe rompue aux joutes de la Fédérale 1, et qui voudra récupérer les points perdus chez elle face à Castanet. Il faut pour ce match une vraie et forte mobilisation pour porter les joueurs qui voudront faire oublier ce maudit samedi dans le Gers, en s’offrant, et en offrant à leurs supporters, une qualification que personne n’espérait il y a quelques semaines encore.

Feuille de match :

Auch :

11 Essais : Sourouille (8e), Ford (10e), Verdier (17e), Dastugue (23e), Lacroix (27e), Naïkadawa (34e, 44e), de pénalisation (66e), André (72e), Salobert (78e), Griffoul (80e) ; 1 Pen - 10 Transf. de Griffoul.

Rodez :

3 Essais : Pardakhty (14e), Pliotschi (47e), collectif (60e) ; 3 Transf. (14e, 47e, 60e) Boscus.

Auch : 15. Griffoul ; 14. Kalo, 13. Sourouille, 12. Thierry (André, 56e), 11. Gaignard (Lagardère, 64e) ; 10. Ford, 9. Verdier (Salobert, 68e) ; 7. Naïkadawa, 8. Dastugue, 6. Muagututia ; 5. Moore, 4. Lacroix (cap) (Monto, 54e), 3. Moretto (23. Lomidze, 50e), 2. Hollet (Estériola, 58e), 1. Abadie (Sicaud, 50e).

Rodez : 15. Vaffier, 14. Miquel (Lamprecht, 66e), 13. Pardakhty, 12. Pisano, 11. Alonso, 10. Boscus (cap.), 9. Molinié (Hyardet, 40e), 7. Martin (Fabre, 62e), 8. Pllotschi, 6. Auréjac (Mathou, 62e), 5. Tsukhishvili, 4. Kotze, 3. Saïd (Rezkallah, 47e - 3. Saïd, 76e), 2. Théron (Conticello, 47e), 1. Bezhiashvili (Martinet, 50e).

Article: Philippe BERTOLOTTI

Photo : Daniel CRISTOL (Archive SRA/AGDE du 20-03-16)