Rodez arrache la victoire à la dernière seconde

Décidément, ces matchs face à Agde seront toujours des matchs au scénario étouffant, et le match d’hier n’a pas dérogé à l’histoire. Les ruthénois avaient perdu un match qu’ils devaient gagner à l’aller, hier chacun reconnaissait que ce sont les agathois qui ont perdu à Rodez un match qu’ils devaient gagner, sur la physionomie de la rencontre.

Oui mais voilà, malgré toutes les imperfections ruthénoises, et il y en a eu, malgré une équipe affaiblie par les blessures, et quelques joueurs diminués sur le terrain, les ruthénois n’ont pas lâché. Imprécis dans leurs gestes, approximatifs dans leurs choix, impatients sur certaines phases, fébriles, les ruthénois étaient menés 24/19 à quelques minutes du terme, sans qu’il n’y ait rien à dire.

Ces dernières minutes, Rodez les passera près de la ligne agathoise. Comme tout au long du match, les ruthénois s’obstineront sur des pénaltouches infructueuses, parfaitement contrées par Agde, au lieu de choisir une mêlée que tout le monde attendait, vu la domination ruthénoise dans ce secteur. Alors que le chronomètre avait basculé dans le temps supplémentaire, allait arriver ce que chacun craignait : Rodez perdait la possession avec une touche à suivre en faveur d’Agde pour la conclusion du match. Un vent de pessimisme soufflait sur le stade. Mais voilà, face à des ruthénois qui ne voulaient pas lâcher, Agde ne réussissait pas à sortir de ses 5 m, et à l’énergie, les ruthénois allaient gratter et récupérer ce ballon pour une dernière possession, celle du dernier espoir… S’en suivra une longue série de pilonnages des gros sur la ligne, face à une défense agathoise bien en place, agressive, et qui tenait bon… Et puis il y eu ce ballon envoyé au large par une longue passe de Boscus pour Alonso qui plongeait en coin dans un trou de souris. L’essai libérateur !... Mais encore fallait-il réussir la transformation pour les 4 points de la victoire. Jusque-là, Romain avait maîtrisé son sujet avec le jeu au pied qu'on lui connaît, soulageant ses coéquipiers et faisant reculer Agde à plusieurs reprises, avec en prime un 100 % dans ses coups de pieds. De retour à son niveau, le pied de Boscus ne tremblera pas, et le ballon s’élèvera haut dans le ciel pour passer entre les poteaux. Pour la seconde fois consécutive, Romain jouait le rôle du libérateur pour des joueurs et des supporters soulagés, tous bras au ciel avec cette heureuse conclusion.

Le coup était passé près, très près même, mais le mental, celui qui a permis de gratter le ballon de la victoire, celui qui a transcendé Boscus au moment décisif, avait sauvé le navire ruthénois du naufrage. Un échec qui aurait sans doutes coupé les ailes aux espoirs de qualification, et remis Rodez sous pression pour le maintien. Ce match ne restera pas dans les mémoires pour ce qui est de la copie rugbystique rendue, mais sans doutes aura-t-il eu la vertu d’être un match fondateur, comme le pensait Arnaud Vercruysse dans ses premières analyses d’après match, quand il se déclarait content, mais pas satisfait…

Feuille de match

Rodez : 2 Essais Molinié (15e), Alonso (84e) - 2 Transf. Boscus (15e, 84e) - 4 Pén. Boscus (2e, 20e, 46e, 63e).

Agde : 3 Essais Janik (4e), Chabaud (35e), Causse (72e) - 3 Transf. Abela (4e, 35e, 72e) - 1 Pén. Abela (50e).

Rodez : 15. Favre-Trosson, 14. Pisano, 13. Pardakhty, 12. Hyardet, 11. Alonso, 10. Boscus, 9. Molinié (Marty 68e), 8. Fabre (Pllotschi 58e), 7. Roca, 6. Auréjac (Martin 64e), 5. Tsukhishvili (Mathou 79e), 4. Kotze, 3. Ulumbelashvili (Saïd 40e), 2. Théron, 1. Bezhiashvili (23. Martinet 63e).

Carton blanc : Molinié (32e).

Agde : 15. Guiraud, 14. Ortega (Fleury 54e), 13. Janik, 12. Cantau, 11. Tognaccini, 10. Abela, 9. Solis (Causse 58e), 8. Hieronimus, 7. Astruc, 6. Chabaud, 5. Changeat, 4. Droitecour (Delhoume 4e), 3. Cossia (Alfaroli 68e), 2. Lopez (Ferret 47e), 1. Ragno (Castel 68e).

Carton blanc : Hieronimus (12e), Ragno (38e), Ferret (77e).