Quand ça ne veut pas…

Est-ce qu’il y a un « chat noir » au-dessus de la tête des ruthénois en ce début de saison ?... C’est à se le demander au vu du scénario du match d’hier à Castanet. Chacun a pu constater hier la très nette domination ruthénoise avec un paquet d’avants bousculant son vis-à-vis (que ce soit à 8 ou à 7), mais à la fin, c’est Castanet qui s’est imposé, avec un écart loin de refléter la physionomie du match. Les ruthénois ont eu droit aux éloges et compliments des vainqueurs aux vaincus, mais cela n’efface en rien la déception du jour, et ne remplace pas les points au classement. Et un peu comme ce fût le cas à Mauléon, Rodez a vérifié à ses dépens que dominer n’est pas gagner… si on n’arrive pas à scorer sur les temps forts. Quand en plus les circonstances extérieures s’ajoutent aux erreurs ou au manque de réussite, la frustration est totale !

Les choses étaient plutôt bien engagées. Castanet avait ouvert la marque, mais Rodez avait su répliquer par un très bel essai de Lamprecht, consécutif à plusieurs temps de jeu conclus en bout de ligne. Puis ce fût le premier épisode du scénario catastrophe, avec Bezhiasvili qui écopait d’un carton rouge pour un coup de pieds à joueur à terre imaginaire (comme l’a montré la vidéo à l’arbitre…). Malgré cela, Rodez non seulement tenait, mais poursuivait sa domination, et menait même d’un petit point à la mi-temps. Rodez dominateur, avec de longues séquences près de la ligne, mais Rodez qui n’arrivait pas à conclure que ce soit pour une maladresse, un mauvais choix, ou la défense de Castanet.

La seconde période commençait comme s’était terminée la 1ère, avec une grosse domination dans les 22m castanéen qui laissait espérer de belles choses. Mais là, second épisode du mauvais scénario : Boscus se fait contrer sur une tentative de drop, le ballon roule dans le camp ruthénois, Alonso en repli va le récupérer, sauf que… le dernier rebond lui est contraire, le ballon le lobe pour retomber dans les bras d’un joueur de Castanet qui n’en espérait pas tant. Second coup de bambou sur la tête des ruthénois, fatal celui-là, puisqu’il permit de faire le break. Rodez se remettra au labeur, mais toujours sans réussite, et le dernier essai castanéen sera presque anecdotique.

Rodez s’inclinait après avoir largement dominé. Mais comme si la défaite ne suffisait pas, Rodez ne récupérait même pas le bonus défensif, rentrait avec un suspendu et plusieurs blessés, dont Guillaume Martin sérieusement touché à l’oreille (sans que personne n’ait rien vu…).

Il faut impérativement que les joueurs, les supporters sachent surmonter la déception au-delà de la défaite et de la comptabilité du jour. Sur le plan sportif, Rodez confirme avoir un solide huit de devant, une conquête qui s’est bonifiée et qui peut encore s’améliorer. Sur le plan comptable, n’oublions pas que cette phase aller est des plus délicates, avec 5 déplacements pour 4 réceptions dont les 2 « ogres » Nevers et Auch. Quand Rodez entamera une phase retour avec la réception de ses rivaux directs, et après que chacun ait reçu ces 2 « gros », les comptes pourraient être différents de ceux du jour. Mais d’ici là, dès dimanche, il y a Agde, et une opportunité de renverser la tendance.

Feuille de match

Castanet : 3 essais - Sentenac (10e), Martin (42e), Piffero (76e); 3 pénalités (26e, 63e, 71e), 2 transformations Hubert (10e, 76e)

Rodez : 1 essai de Lamprecht (13e), 2 pénalités (30e, 39e) de Boscus

Rodez : Lamprecht, Alonso, Hyardet (Pardakhty, 53e), Vaffier, Favre-Trosson (Martinet, 38e), (o) Boscus (Marty 67e), De Barros, Pages (Martin 60e, Pagès 70e), Fabre, Roca (cap), Tsukishvili (Alarcon, 41e), Terriitaohia (Kotze, 60e), Saïd (Rezkallah, 56e), Théron (Conticello, 56e), Bezhiashvili.

Cartons : jaune - Théron (22e) - Rouge - Bezhiashvili (22e).

Castanet : Duplan, Puertas (Carrère, 77e), Teulier, Favarcq (San Vicente, 25e), Martin, Hubert (o), Sentenac (m) (Beulaguet, 77e), Brody (Durbesson, 41e), Balluc-Rittener, D'Aram de Valada (cap), Falga, Mazur (Vergnaud, 8e), Faurois (Gagnidze, 76e), Trassoudaine (Piffero, 63e), Innocente (Tarroque, 41e).

Cartons : jaune - Brody (22e).

Article : Philippe BERTOLOTTI

Photo : Daniel CRISTOL